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Objectif 2040

C’est fait. La Commission européenne vient de dévoiler sa nouvelle cible en matière de réduction des émissions nettes de gaz à effet de serre, avec un objectif ambitieux de 90% à l’horizon 2040. Dans son communiqué, la Commission se montre optimiste : « fixer un objectif climatique pour 2040 aidera l’industrie européenne, les investisseurs, les citoyens et les gouvernements à prendre des décisions au cours de cette décennie qui maintiendront l’UE sur la bonne voie pour atteindre son objectif de neutralité climatique en 2050 ». Selon Bruxelles, les investissements requis sur la période 2031-2050 s’élèveraient à 660 milliards d’euros par an dans l’énergie, et à 870 milliards dans les transports, impliquant des fonds publics et privés. Un coût colossal, mais à comparer au « coût de l’inaction » face aux dommages climatiques.

 

L’effort se veut en effet considérable, il faut décarboner tous azimuts et tous les secteurs ou presque seront impactés: de l’électricité à la sidérurgie, en passant par l’agriculture, sujet éminemment sensible après les mobilisations récentes, à seulement 4 mois des élections européennes. Selon Reuters, l’exécutif européen a d’ailleurs édulcoré sa recommandation pour le secteur agricole. Une version initiale du texte indiquait qu’il devrait réduire ses émissions autres que le CO2 de 30% d’ici 2040 par rapport aux niveaux de 2015, afin de se conformer à l’objectif climatique global. Cette mesure a été supprimée du projet final, rapporte l’agence de presse.

 

De leur côté, les ONG se montrent critiques. « C’est à peu près aussi significatif qu’un objectif visant à prévenir le cancer du poumon sans aucun plan pour mettre fin au tabagisme », a cinglé Silvia Pastorelli, chargée de campagne pour Greenpeace EU, avant l’annonce d’Ursula von der Leyen. De son côté, Le Réseau Action Climat (RAC) France regrette que l’objectif de réduction des émissions soit exprimé en net (incluant les émissions absorbées par la nature et les technologies) plutôt qu’en brut (ce qui refléterait uniquement les baisses réelles d’émissions), précise le média en ligne Reporterre.

 

Le plan reste à préciser, il pourrait subir des ajustements à la suite des résultats des élections européennes de juin prochain. Il appartiendra à la future Commission et au nouveau Parlement, formés après les élections européennes de juin, d’inscrire dans la loi ce nouveau palier, ce qui requiert un vote à l’unanimité des 27 Etats membres.

 

07/02/2024

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