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Nom de Zeus, avançons !

Adieu la déprime. Soyons positifs pour une fois. Hey ho, let’s go. Allons de l’avant. Dans la joie et la bonne humeur. Tout va bien ! Certes, les balançoires sont vides. La fécondité est en baisse. La Corée du Sud va se vider de ses habitants dans un futur proche. Mais ne pavoisons point, l’éden hexagonal connait lui-aussi la dénatalité. Et pire que tout, dans un horizon pas si lointain, nous allons manquer de travailleurs. Mais pas d’emplois. Vous voyez le tableau ? Il va falloir se ressaisir. Croitre et multiplier. On arrête avec l’éco-anxiété. Et on est priés de tirer un trait définitif sur les Trente Glorieuses. Eugène Pottier et Marshall McLuhan convergent étonnamment sur ce point : du passé faisons table rase car nous regardons trop souvent le futur dans notre rétroviseur.

La semaine dernière, nous évoquions la guerre. Sans plaisir. Cette semaine, la situation géopolitique évoluant de façon assez floue, nous proposons l’adoption d’une posture positive. De toutes façons, nous n’avons guère le choix. À l’ère de l’IA, il est temps de se rappeler ce qui fait l’essence de l’intelligence humaine, l’adaptabilité. Cette capacité à intégrer le changement, le digérer, à inventer des solutions et faire face. Ça fonctionne depuis des millénaires. Certes Cassandre rabâche toujours que « ça ne marchera jamais ». Quant au Prince Salinas, il est toujours dans le vrai, il faut que tout change pour que rien ne change. Ça va secouer ! Mais nous sommes résilients. Alors adaptons-nous à l’époque. La nostalgie d’un âge d’or, d’un avant édénique paralyse l’esprit à force de reconstructions mentales et d’idéalisation du passé. On en viendrait à espérer l’émergence de la technologie des Men in Black permettant de flasher le cerveau et effacer les souvenirs.

Nom de Zeus, Marty, retournons vers le futur ! Replongeons-nous dans la science-fiction non dystopique, et regardons notre quotidien avec un œil neuf et curieux. Émerveillons-nous devant les évolutions technologiques en les replaçant à leur juste niveau de simples outils et auxiliaires efficaces. Arrêtons de nous angoisser au moindre bruit (de botte) (et craignons au passage le silence des pantoufles). Le futur est devant nous. Peut-être pas aussi riant que nous l’avions envisagé. Mais il est à construire, dans le bruit et la fureur. Allons-nous-en, les poings dans nos poches crevées ; notre paletot aussi devenant idéal… Il n’y a pas de futur pour les nostalgiques. On y croit. On doit y croire.