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Dans Le Zéro et l’Infini, Arthur Koestler explore les contradictions internes du communisme stalinien à travers le procès fictif de Roubachof, un ancien révolutionnaire dévoué, désormais accusé de trahison par le régime qu’il a servi. Enfermé, il revit ses actions passées, où il a sacrifié ses idéaux humanistes au nom du Parti, convaincu que la fin justifiait les moyens. Cependant, face à ses interrogateurs, il se heurte à l’inhumanité de la machine totalitaire qu’il a contribué à bâtir.

Ce roman met en lumière les dilemmes moraux de l’individu face à un système idéologique impitoyable, où l’individu (le “zéro”) est annihilé au profit d’un idéal collectif illusoire (l’“infini”). À travers des dialogues philosophiques et une tension psychologique oppressante, Koestler dénonce le fanatisme idéologique et l’écrasement des libertés au nom de la révolution.

Ce livre écrit en allemand a été publié pour la première fois en Angleterre en 1940 et traduit en français en 1945. Aujourd’hui en France, les débats vont bon train sur l’Ukraine, la Syrie, Israël, le Liban. Ainsi que pour quelques commentateurs plus pointus sur la cinquantaine de territoires en feu dans le monde. Les mots sont nombreux aussi sur ce qu’il faudrait faire pour que les Français passent mieux la crise de fond qui dure.

Avec quatre-vingts ans d’avance, Arthur Koestler résume le prochain constat d’échec des solutions préconisées dans la bouche de son héraut : « En d’autres termes, dit-il avant de marquer une petite pause et de redresser son lorgnon, à l’époque, nous avons fait l’Histoire. Aujourd’hui, vous faites de la politique ».

29/11/2024