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Des bactéries pour révolutionner la gestion des plastiques

La pollution plastique, véritable fléau pour notre planète, pourrait bientôt rencontrer un adversaire inattendu : des bactéries. Selon un article du Washington Post repris par Libération, des chercheurs ont découvert une nouvelle piste prometteuse pour lutter contre ce fléau en exploitant les capacités de certaines bactéries à décomposer le plastique. Une étude publiée dans Environmental Science and Technology révèle que la bactérie Comamonas testosteroni, présente dans les eaux usées, est capable de dégrader le polyéthylène téréphtalate (PET), un plastique utilisé massivement dans les emballages alimentaires. Le PET représente environ 12 % des déchets solides mondiaux et chaque année, 90 millions de tonnes sont produites, aggravant ainsi la crise de la pollution.

 

Traditionnellement réputé pour sa résistance à la dégradation naturelle, le PET constitue un défi environnemental de taille. Mais la découverte de la capacité de C. testosteroni à non seulement décomposer ce plastique, mais aussi à le transformer en source d’énergie offre une perspective révolutionnaire. Contrairement à d’autres bactéries qui se nourrissent principalement de sucres, cette souche bactérienne digère des composés complexes comme ceux issus des plastiques, transformant ce problème environnemental en ressource.

 

L’équipe de recherche, dirigée par Ludmilla Aristilde de l’Université Northwestern, a démontré que la bactérie commence par découper le plastique en petits fragments, qu’elle décompose ensuite chimiquement grâce à des enzymes spécifiques. Ces fragments sont convertis en téréphtalate, une substance riche en carbone que la bactérie utilise pour se nourrir. Le processus se déroule en six étapes distinctes, minutieusement observées grâce à des techniques d’imagerie et d’édition génétique.

 

Si cette découverte est mise à l’échelle, elle pourrait radicalement changer la manière dont nous gérons les déchets plastiques, avec des applications potentielles dans la réduction de la pollution des océans et des décharges. Une avancée scientifique qui pourrait redéfinir les stratégies globales de gestion durable des plastiques, en complément des méthodes actuelles de recyclage.

 

08/10/24