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Et si le covoiturage sauvait la planète… tout en évitant les embouteillages ?

En France, le secteur du transport routier représente à lui seul un tiers des émissions de gaz à effet de serre (GES), et la voiture individuelle y règne en maître. Le faible taux d’occupation des véhicules, avec une moyenne de seulement 1,22 passager par voiture, exacerbe les embouteillages tout en augmentant inutilement les émissions. Face à cette situation, le covoiturage apparaît comme une solution encore trop peu exploitée, malgré son potentiel pour contribuer à la lutte contre le changement climatique.

 

La Stratégie nationale bas-carbone prévoit de réduire les émissions de 32 millions de tonnes d’ici 2030, dont 3 millions grâce au développement du covoiturage. Pourtant, la mise en œuvre de cette ambition accuse un sérieux retard : seulement un tiers des trajets envisagés sont actuellement réalisés. Le covoiturage du quotidien, notamment pour des trajets de 10 à 80 kilomètres, où la voiture individuelle reste la norme, pourrait pourtant jouer un rôle clé dans cette transition.

 

Malgré les efforts des opérateurs privés qui proposent des solutions technologiques innovantes, il devient urgent que l’État prenne le relais pour renforcer cette pratique. Selon François Gemenne, membre du GIEC, un cadre politique incitatif est indispensable pour soutenir cette dynamique. L’Alliance pour la décarbonation de la route avance plusieurs mesures concrètes : lignes de covoiturage dédiées, incitations financières pour les conducteurs et passagers, et infrastructures améliorées avec des voies réservées et des parcs d’échange. Ces actions permettraient de lever certains freins majeurs, comme la crainte de dépendre des horaires d’autres personnes.

 

Au-delà de ses bénéfices écologiques, le covoiturage présente d’autres avantages, comme la réduction des coûts de transport et des embouteillages. Des exemples internationaux, à l’instar de la Norvège, montrent que des politiques fiscales avantageuses et des infrastructures spécifiques favorisent l’adoption massive du covoiturage.

 

Pour que la France atteigne ses objectifs climatiques, il devient impératif d’accélérer le développement du covoiturage, en le plaçant au cœur d’une mobilité plus durable et plus inclusive.

 

16/10/24