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IA : l’Europe à la relance

Le rideau est tombé sur le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle de Paris, laissant derrière lui un tourbillon d’annonces, de promesses et de débats. L’évènement illustre les ambitions et contradictions d’un monde pris dans la course folle de l’IA.

 

L’Union européenne frappe fort avec un plan d’investissement de 200 milliards d’euros via l’initiative « EU AI Champions ». La France n’est pas en reste, avec 109 milliards d’euros, principalement issus de capitaux privés étrangers. Les chiffres sont à la hauteur du plan Stargate lancés par Donald Trump il y a quelques semaines. Les Émirats arabes unis et le fonds canadien Brookfield figurent parmi les principaux investisseurs, avec des engagements respectifs de 50 et 20 milliards d’euros. Mistral AI, la star montante française, a profité du sommet pour conclure des accords stratégiques avec Cisco et Stellantis, renforçant son positionnement sur la scène internationale.

 

Un des points saillants du sommet a été l’accent mis sur l’open source. La France et plusieurs acteurs ont lancé « Current AI », un partenariat visant à promouvoir une IA d’intérêt général et accessible à tous. Cette approche est présentée comme un moyen de stimuler l’innovation et de réduire la fracture numérique.

 

Mais le sommet a surtout mis en lumière une opposition frontale entre les visions européenne et américaine. Alors que la France et l’UE défendent une IA « ouverte, inclusive et éthique », Washington a refusé de signer la déclaration finale, prétextant une réglementation excessive. JD Vance, vice-président des États-Unis, a défendu une approche ultralibérale de l’IA, rejetant toute contrainte jugée contre-productive pour l’innovation. Cette opposition s’est cristallisée autour de la déclaration finale du sommet, signée par 58 pays mais boudée par les États-Unis et le Royaume-Uni.

 

Si les engagements financiers sont historiques, leur mise en œuvre effective et leur impact réel sur l’écosystème mondial de l’IA restent encore à évaluer. Le débat entre dérégulation et régulation, entre croissance et contrôle, entre innovation et éthique, ne fait que commencer.

 

12/02/25