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Le nouveau monde en vrai

“Si les COP ne servaient à rien, l’Arabie Saoudite ne dépenserait pas des fortunes pour envoyer 2.500 lobbyistes à Dubaï” analyse François Gemenne, un des co-auteurs du 6ème rapport du GIEC. Les États ont tranché : le texte final de la COP28 évoque l’abandon des énergies fossiles. En revanche, aucune mention d’un calendrier précis de sortie et aucun caractère contraignant : le texte ménage ainsi les opposants du phase-out (sortie complète des fossiles) comme ses partisans.

 

Parmi les annonces faites lors de la quinzaine, on retiendra l’accord sur le fonds « Pertes et dommages », l’invitation à sortir du charbon lancée par Emmanuel Macron aux membres du G7, l’objectif de triplement des capacités nucléaires d’ici 2050 et renouvelables d’ici 2030.

 

La France, via Agnès Pannier-Runacher, a, pour sa part, salué un « accord historique » qui mentionne l’énergie nucléaire à plusieurs reprises. Un texte qui convient également aux groupes pétro-gaziers TotalEnergies et Shell. Le premier a vanté un texte qui conforte sa « stratégie de transition » alors que le second a déclaré soutenir les résultats obtenus lors de la conférence.
Malgré l’euphorie, les critiques émergent : Oxfam France dénonçait « une pléthore de fausses solutions » alors que de nombreux états insulaires ont regretté de n’avoir pas pu prendre part au vote tout simplement.

 

Reste qu’une étape a été franchie : l’Azerbaïdjan dont 36% du PIB repose sur le pétrole, devra élaborer la COP29 à Baku sur ces nouvelles bases.
La dernière surprise provient de la baisse notable de l’intérêt des réseaux sociaux pour l’évènement malgré la progression du nombre de participants : 3 millions de messages échangés contre 4,5 millions l’an dernier.

 

14/12/2023