Le réflexe RSE

Plus qu’un symbole, ce serait le signal fort d’une économie enfin alignée sur les impératifs environnementaux et sociaux. La loi PACTE de 2019 a marqué le début de cette mue, en insufflant une dynamique qui pousse les entreprises à repenser leur modèle. ESG Act, dirigée par Nathalie Patrat, s’inscrit dans ce sillage en formant les leaders de demain : des étudiants prêts à conjuguer impact et ambition.

Face à une génération en quête de sens, marquée par des figures comme les « déserteurs » des grandes écoles, ESG Act propose une pédagogie à la croisée des humanités et des compétences techniques en développement durable. Ici, on enseigne autant la philosophie que la réglementation : des savoirs qui préparent aux défis imposés par des normes comme la CSRD, qui exige désormais des reportings extra-financiers.

Mais le marché du travail peine à suivre cette effervescence. Si les entreprises, portées par la législation et une culture croissante de l’engagement, recherchent des experts en RSE, elles peinent souvent à les recruter. Ce paradoxe souligne l’évolution stratégique de ces métiers : hier accessoires, aujourd’hui au cœur des organigrammes, parfois même rattachés aux directions financières. La tendance va plus loin encore, avec l’apparition de postes spécialisés comme chargé de mission biodiversité ou expert en économie circulaire, preuve que l’avenir de la RSE sera aussi technique que visionnaire.

Des idées audacieuses émergent déjà, comme la nomination d’un représentant de la nature au sein des conseils d’administration, une initiative qui incarne un changement de paradigme. ESG Act va plus loin encore, en enseignant le droit de la nature : un domaine en plein essor, où des écosystèmes comme la lagune de Mar Menor en Espagne obtiennent une personnalité juridique. Ces démarches pionnières traduisent une ambition : intégrer les écosystèmes dans la gouvernance.

L’objectif final ? Faire de la RSE un réflexe, à l’image de la révolution numérique qui a infusé toutes les fonctions de l’entreprise. Lorsque les critères environnementaux et sociaux deviendront la norme dans chaque décision stratégique, la partie sera enfin gagnée. Une victoire pour la planète, mais surtout pour les générations qui la peupleront.

08/11/2024