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Paris, capitale de l’IA

Remettre l’Europe et la France sur la carte mondiale de l’IA : on pourrait résumer ainsi l’ambition du Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle qui s’ouvre demain à Paris. Au programme : des journées scientifiques, un week-end culturel, un business day à Station F et, en point d’orgue, un sommet international sous la nef du Grand Palais les 10 et 11 février. Car l’enjeu diplomatique est immense. Co-organisé avec l’Inde qui, selon l’Élysée, « partage une vision profondément commune de l’IA » avec la France, le sommet réunira les représentants de plus de 80 pays. Outre la présence de Narendra Modi, le vice-président américain J.D. Vance a annoncé sa venue, tout comme le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang, ainsi que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

 

L’idée d’une « troisième voie » européenne, entre domination américaine (OpenAI) et progrès fulgurants de la Chine (DeepSeek), fait son chemin. Avec ce sommet, la France espère provoquer un électrochoc pour « réveiller » l’Europe de l’IA. L’ambition est également économique. Avec 750 startups spécialisées en IA, la France possède le tissu le plus dynamique d’Europe, ce sommet sera, aussi, leur vitrine.

 

La France et l’Europe ne pourront pas faire l’économie d’annonces fortes pour rester dans la course à l’IA. Emmanuel Macron devrait ainsi annoncer la création d’une « Fondation pour l’IA », chargée d’investir pour « recréer de la concurrence sur le marché en mettant à disposition un certain nombre d’objets – des bases de données, des talents, de la puissance de calcul – qui permettent de s’approprier l’IA sans dépendre de l’écosystème américain ou chinois », précise l’Élysée. Il devrait aussi être question du développement des infrastructures nécessaires à l’essor de l’IA, notamment les data centers, pour lesquels le nucléaire français constituerait un atout majeur.

 

Enfin, la France promet de porter une vision « éthique et inclusive » de l’IA. Face à la censure de Pékin et aux rodomontades de l’administration Trump, cet engagement constitue un élément différenciant supplémentaire, illustrant la singularité européenne.

 

05/02/25