Fr
En

TikTok : l’Amérique schizophrène

Aux Etats-Unis, la chambre des représentants doit se prononcer cette semaine sur un projet de loi qui donne 165 jours à ByteDance pour vendre ses activités, sous peine de voir TikTok interdit. En cause, une potentielle menace pour la sécurité nationale et pour la santé mentale de la jeunesse américaine, qui consomme massivement ses contenus. « S’ils l’adoptent, je le signerai », a affirmé Joe Biden, alors même qu’il recevait un parterre d’influenceurs TiTok à la Maison Blanche, avant son discours sur l’état de l’Union.

 

Autre paradoxe : le président américain s’est récemment inscrit sur ce réseau social pour sa campagne de réélection. Comme le rappelle le New York Times, « TikTok est la deuxième plateforme la plus populaire parmi les adolescents américains, juste derrière YouTube, ce qui en fait un outil politique séduisant ». En février, le président américain avait même préféré une vidéo décalée sur TikTok à la traditionnelle interview du Super Bowl. Et pourtant, TikTok a été banni des appareils gouvernementaux américains depuis plus d’un an.

 

Quant à Donald Trump, qui n’est pas à une contradiction près, il a pris position contre le projet de loi, lui qui souhaitait interdire TikTok au cours de son mandat… De son côté, ByteDance a réagi en invoquant la liberté d’expression : « Cette législation bafouerait les droits au premier amendement de 170 millions d’Américains », rétorque le géant chinois. L’entreprise est détenue à 60 % par des fonds américains et internationaux, rappelle Le Figaro, qui estime une revente des activités américaines de TikTok peu probable à ce stade. Pourtant l’idée d’une offre conjointe de rachat avec Sam Altman aurait été proposée à Zhang Yiming par Bobby Kotick, l’ancien patron d’Activision.

 

En tout état de cause, TikTok pourra difficilement se passer d’un de ses plus gros marchés : avec 170 millions d’utilisateurs, plus de la moitié de la population américaine a téléchargé TikTok.

 

13/03/2024