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Transhumance climatique

La transhumance, traditionnellement associée aux éleveurs et à leurs troupeaux qui se déplacent saisonnièrement entre pâturages, prend aujourd’hui une nouvelle forme, forçant une réflexion plus profonde sur notre rapport à l’agriculture et au climat. Les histoires d’éleveurs contraints de quitter leurs terres ancestrales en quête de conditions climatiques plus clémentes, illustrent une réalité de plus en plus palpable : la migration climatique n’est plus un phénomène lointain, mais une conséquence immédiate des bouleversements environnementaux.

 

En France, des régions traditionnellement agricoles comme le Var subissent de plein fouet les assauts du réchauffement climatique. Sécheresses prolongées et températures record deviennent des obstacles insurmontables pour beaucoup. La décision de se relocaliser n’est pas un choix mais une nécessité, transformant certains agriculteurs en véritables « réfugiés climatiques ».

 

Cette nouvelle vague de transhumance n’est pas seulement une réponse individuelle mais souligne un besoin urgent de repenser nos pratiques agricoles à l’échelle globale. L’inscription de la transhumance au Patrimoine culturel immatériel de l’Unesco en décembre 2023 revalorise cette pratique dans son essence traditionnelle, mais devrait également nous inciter à considérer son adaptation moderne comme un pilier de la résilience agricole et sociale.

 

Le défi est de soutenir ces mouvements, non seulement à travers la sensibilisation et l’éducation, mais aussi par des politiques publiques qui anticipent et accompagnent ces migrations. La reconversion de terres, les formations adaptées et le soutien économique sont essentiels pour que cette nouvelle ère de transhumance ne soit pas seulement une fuite devant la menace climatique, mais une marche vers un avenir durable.

 

24/04/2024