Fr
En

Trump en huit lettres

Les urnes américaines ont parlé. Le 47ème président des États-Unis sera Trump. Bravo à lui. D’autant plus que c’est la première fois qu’il gagne non seulement les grands électeurs et le Sénat, mais surtout le vote populaire.

 

Et il faut aussi le féliciter parce qu’aux États Unis, il a institutionnalisé un levier de communication. Nous pensions que c’était une attitude personnelle, mais c’est devenu une façon de faire.
Trois faits fondent cette certitude.

 

D’abord la réponse négative à la question : connaissez-vous le slogan de Kamala Harris ? Alors que celui de Trump… Oui : « Make America Great Again ». Ce slogan est même devenu un acronyme populaire. Pour mémoire, le slogan de Harris était « For the people », vite remplacé par « Yes we Kam ». 16 ans de retard. Celui du républicain montrait une ambition. Trump a gagné cette bataille en martelant à l’excès son slogan.

 

Ensuite, le soutien de Musk. Le milliardaire excentrique et radical utilise la puissance de son réseau social X pour propager et amplifier les mots de son champion. Il se permet aussi des chorégraphies décomplexées lors des meetings de Trump. Le message global en creux est clair : le fameux « freedom of speech » est une valeur américaine essentielle et peu importe les mensonges.
Enfin, le bruit médiatique aux Etats-Unis comme dans le monde est en large faveur de Trump. Ses stand-ups, ses prises de parole, ses messages en lignes, etc. généraient une sidération dont le symbole fut l’absence de réaction de Harris lors des débats, ce qui permit au républicain d’être celui qui mène la danse. Et les électeurs aiment les meneurs.

 

La victoire de Trump, grâce à sa liberté de parole, a décuplé le fameux adage « Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose ». L’artisan Berlusconi a été dépassé par le maître Trump, qui a institutionnalisé un comportement de communication que même Harris a fini par adopter dans les derniers moments de la campagne : l’outrance. En huit lettres.

 

08/11/2024