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Vert sur le papier

L’engagement des entreprises en matière de Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) est de plus en plus scruté, tant par les réglementations que par les attentes sociales. Pourtant, un fossé grandissant se creuse entre les perceptions des salariés et les affirmations des entreprises, alimentant un cynisme croissant quant à la sincérité de ces engagements.

 

Les récentes études révèlent une méfiance ainsi qu’une méconnaissance des salariés français à l’égard de la RSE. Selon une étude de l’Ifop en partenariat avec Diot-Sacis, groupe de courtage d’assurance, 38 % des salariés n’ont jamais entendu parler de RSE et seuls 29% des interrogés déclarent voir précisément ce dont il s’agit. Parmi ceux qui sont sensibilisés à ce sujet, on n’en compte que 26% qui croient que leur entreprise adopte une politique de RSE par véritable conviction face aux enjeux environnementaux et sociétaux. Ceux qui se montrent méfiants invoquent une crainte que les engagements ne servent que de façades pour améliorer l’image ou répondre à des obligations légales.

 

L’impact de ce scepticisme n’est pas négligeable. Pour les salariés, notamment les jeunes, cela peut se traduire par un désengagement, une perte de confiance envers leurs employeurs, et une baisse de motivation. Les clients, de plus en plus informés et conscients des enjeux environnementaux, peuvent se détourner de marques dont ils perçoivent les actions comme superficielles. Cette méfiance des consommateurs exacerbe le défi pour les entreprises qui, même lorsqu’elles agissent réellement en faveur de la RSE, peinent à communiquer clairement sur ces initiatives, souvent freinées par la peur d’être accusées de greenwashing. L’expert Bertrand Desmier souligne l’importance d’un ‘vrai tandem entre la direction RSE et la communication’ pour intégrer sincèrement la RSE au quotidien de l’entreprise et à la vie des salariés.

 

17/04/2024