Seule l’Europe se croit seule au monde

L’Europe, en avance sur les autres zones géographiques, a mis en œuvre un système d’échange de quotas d’émission (SEQE) dès 2005 se traduisant pas la délivrance de quotas gratuits d’émission de CO2 pour les industriels basés sur leurs émissions historiques.

« En réalité, le système a été dévoyé » résume Julien Hanoteau pour Le Monde, professeur d’économie et développement durable à la Kedge Business School d’Aix-Marseille. Les entreprises se sont adaptées en délocalisant leurs productions et donc leurs émissions hors d’Europe voire en faisant des bénéfices sur la revente de leur excédent de quotas. La future mise en place de la taxe carbone ou Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières, en imposant un surcoût pour les importateurs, laisse présager le même spectre de désindustrialisation.

Pour les Etats-Unis, l’enjeu de réduire les émissions de CO2 est perçu comme une opportunité historique : « La troisième révolution énergétique des Etats-Unis ». Celle-ci devrait permettre de produire plus de deux fois l’énergie que celle dégagée par la deuxième révolution, celle des gaz de schiste, qui a commencé aux Etats-Unis il y a une douzaine d’années selon une étude de Goldman Sachs. Cette nouvelle révolution pourrait entraîner 3.000 milliards de dollars d’investissement dans les infrastructures au cours de la prochaine décennie, consacrés à la production d’énergie renouvelables, la modernisation des réseaux de distribution et l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments.