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La désinformation fleurit à nouveau sur X / Twitter

Mardi 26 septembre, la vice-présidente de la Commission européenne, Vera Jourova n’y est pas allée par quatre chemins : « X est la plateforme avec le plus grand ratio de messages de mésinformation/désinformation ». Mené en Espagne, en Pologne et Slovaquie dans le cadre du code de bonne conduite de l’UE, le « stress test » grandeur nature est sans appel et révèle que la proportion de messages de désinformation parmi les contenus sensibles est la plus forte sur X/Twitter.

 

Autre pierre dans le jardin d’Elon Musk : la semaine dernière, sa plateforme était déjà épinglée dans un autre rapport, concernant cette fois la désinformation en matière climatique. Emis par l’association Climate Action Against Disinformation il a donné à X la note médiocre de 1 sur 21, là aussi, le pire score parmi les principaux réseaux sociaux.

 

Et ce n’est pas tout. Reuters nous apprend que le réseau social X a désactivé une fonction qui permettait aux utilisateurs de signaler des informations erronées sur les élections aux Etats-Unis et en Australie.

 

Comme dans un mauvais remake, sept ans après le vote du Brexit et l’élection de Donald Trump, l’inquiétude grandit cette année encore dans les pays démocratiques à l’approche d’échéances électorales : européennes de juin prochain, mais aussi scrutins en Slovaquie, en Pologne, référendum en Australie et bien sûr présidentielle américaine en 2024.

 

Pour David Colon, professeur à Sciences Po, et auteur de « La guerre de l’information » (Tallandier) qui était l’invité de France Inter ce matin, la menace est potentiellement « mortelle pour les démocraties ». Il met en garde : « un certain nombre d’États autoritaires ont entrepris depuis plus d’une dizaine d’années de mener un conflit contre les démocraties, qui a pour objectif de les affaiblir en recourant notamment à la manipulation de l’information, à l’instrumentalisation des théories du complot avec toutes les techniques médiatiques possibles ». Pour ces acteurs hostiles, rappelle-t-il, l’objectif n’est pas seulement de défendre leur modèle, mais aussi (et peut-être surtout) de « détruire la confiance des citoyens dans nos institutions ». En un mot : le chaos informationnel.

 

Pour parer à ce risque et protéger ses citoyens, l’UE a mis en place le Digital Services Act, entré en vigueur en août. Dans ce cadre, la vice-présidente de la Commission européenne s’est montrée très ferme face au laxisme de X/Twitter en matière de lutte contre la désinformation : « Vous devez respecter la loi, nous surveillerons ce que vous faites ». Espérons qu’Elon Musk entende cet appel.