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Compter ou ne pas compter, telle est la question

Dans une tribune du Monde publiée le 10 octobre, Emmanuel Faber, président de l’International Sustainability Standards Board (ISSB), militait pour une comptabilité extra-financière se limitant à mesurer l’impact sur la rentabilité d’une entreprise des risques ESG (notamment le changement climatique). Pour l’Union Européenne, cette approche est insuffisante et doit être complétée par la mesure du coût des activités de l’entreprise sur son environnement. C’est la notion de double matérialité portée par directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive).

 

La réponse de Fabrice Bonnifet, directeur du développement durable du groupe Bouygues et président du Collège des directeurs du développement durable (C3D) plaide, dans ce même journal, en faveur de la double matérialité avec un argument de justice sociale : l’effet du dérèglement climatique « aura, demain, un coût financier pour la société, alors que les profits de l’inaction d’aujourd’hui échappent complètement aux citoyens ».

 

Chiffrer l’impact des activités humaines sur l’environnement n’est pas aisé. Mais « ce qui ne se mesure pas ne s’améliore pas » expliquait le statisticien américain W. Edwards Deming. Les étudiants d’HEC qui ont pu mesurer la fonte de la Mer de glace de 16 mètres en 2022 lors de leur week-end d’intégration à Chamonix ont eu une occasion de forger leur opinion sur ce qui est matériel et ce qui ne l’est pas.

 

18/10/2023