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Depuis le 16 octobre dernier, l’annonce de la suppression de 668 emplois chez LinkedIn, soit 3% de la masse salariale, a été largement commentée dans le monde de la tech. Elle fait suite à une première vague de licenciements survenue en mai (716 salariés), et c’était sans compter un couac de la part de l’entreprise : une liste interne des employés concernés a fuité en amont des annonces, créant un vent de panique dans les équipes, révèle Business Insider.

 

R&D, ingénieurs produit, RH, Finances, plusieurs services sont impactés. Le réseau social professionnel acheté en 2016 par Microsoft pour 26 milliards de dollars semble pourtant florissant : avec près d’un milliard d’utilisateurs (en augmentation constante ces dernières années), une hausse de 5% des revenus sur un an et un CA de plus de 15 milliards de dollars, LinkedIn possède 36 bureaux à travers le monde et emploie 19.500 personnes.

 

Alors que le rachat d’Activision Blizzard vient d’être acté, Microsoft avait déjà supprimé 10.000 emplois en janvier. Mais c’est tout le secteur de la tech qui est concerné: FastCompany rappelle que la semaine dernière, Qualcomm a annoncé son intention de supprimer 1 258 postes ; LendingClub a supprimé 172 emplois et la start-up Flexport, spécialisée dans les logiciels de chaîne d’approvisionnement, a licencié environ 20% de ses effectifs, soit près de 700 personnes. De son côté, Stack Overflow a annoncé réduire son personnel de 28%, ce qui, selon The Verge, représente 100 emplois. Au total, plus de 240.000 personnes ont été licenciées dans la tech depuis le début de l’année, un phénomène qui concerne plus de 1.000 entreprises (source layoffs.fyi).

 

Cependant, pour The Information, il ne s’agit pas d’une répétition de l’avalanche de licenciements survenue en 2022 : « L’année dernière, les réductions d’effectifs étaient davantage une réponse aux conditions macroéconomiques (…) Aujourd’hui, elles semblent être dues à un ensemble plus restreint de facteurs plus spécifiques aux différents secteurs ».

 

Dans un post publié sur son blog lundi, LinkedIn assure « continuer d’investir dans des priorités stratégiques pour son avenir et pour continuer à offrir de la valeur à ses membres ». Parmi ses priorités, l’IA arrive bien sûr en tête de liste, plusieurs outils ont d’ailleurs été mis en place sur la plateforme pour faciliter le recrutement ou encore la production de contenu. Mais ces investissements nécessaires sont encore peu rentables, et cela vaut pour l’ensemble des acteurs qui abordent cette révolution. Comme le résume un analyste cité par CNBC au sujet de l’IA générative : “The hype is here, the revenue is not”.

 

19/10/2023