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Une jeunesse engagée ?

Et si l’engagement écologique des jeunes, souvent peint comme un phénomène incontestable, révélait une réalité plus nuancée ? Une étude de l’École Polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) en Suisse met en lumière des aspects surprenants, éloignant les jeunes de l’image d’éco-guerriers inébranlables.

 

D’abord, les personnes âgées, avec leur mobilité réduite et leurs habitudes de consommation plus frugales, ont une empreinte carbone plus légère, selon l’étude. Entre 18 et 29 ans, les jeunes ont une empreinte carbone médiane située autour de 11,3 tonnes d’équivalent CO2 par an, quand une personne de plus de 65 ans tourne autour de 9,5 tonnes par an.

 

Ensuite, le lieu de résidence, souvent considéré comme un facteur déterminant, ne semble pas jouer un rôle significatif dans les émissions de CO2. Les clichés sur les ruraux émetteurs compulsifs et les citadins éco-conscients à vélo sont donc démentis. Si les premiers utilisent plus leur voiture, les seconds sont plus enclins à prendre l’avion.

 

Mais c’est le niveau de revenu qui domine le paysage des émissions de CO2, les plus aisés affichant une empreinte carbone plus élevée, alimentée par des déplacements aériens fréquents et des habitats énergivores.

 

Par ailleurs, en France, le changement climatique n’occupe que la deuxième place des préoccupations des jeunes, avec 32 % de mentions, comparé à 35 % pour l’ensemble de la population, selon la dernière enquête d’Ipsos pour le Parisien – Aujourd’hui en France.

 

Ces deux études remettent en question les idées préconçues sur l’engagement écologique des jeunes. Ils ne sont ni les piliers incontestés de la protection de l’environnement ni les grands pollueurs de demain. La réalité est plus complexe, soulignant la diversité des attitudes au sein de cette génération plurielle.

 

Ces études sont à rapprocher de la grande enquête de l’IFOP et des Arènes sur la génération des 18-30 : « La Fracture » de Frédéric Dabi et Stewart Chau.

 

28/02/2024